La dette a augmentée de 400 milliards d’euros sous François Hollande, puis de 700 milliards d’euros sous le quinquennat d’Emmanuel Macron. Et cela a un effet très concret. La dette pèsera de 39,5 milliards d’euros cette année dans les comptes de l’Etat, soit 3,2 milliards de plus en 2020.
Nous restons parmi les premiers pays du monde sur la pression fiscale, et le premier d’Europe dans la impôts de ceux qui travaillent (54,68 % pour les salariés). À titre d’image, si l’on dépensait tout l’argent gagné tout au long de l’année, chaque français travaille pour l’État jusqu’au 19 juillet, jour de libération fiscale.
La France droguée à l’assistanat
Et l’Etat français est drogué aux dépenses publiques et aux dépenses sociales. On recense pas moins de 483 impôts, taxes et cotisations à la fois sur les entreprises et les salariés. Malgré des baisses d’impôts à saluer, les entreprises françaises restent prélevées davantage que la moyenne industrialisés.
Pour la dépense publique, la France dépense 262 milliards d’euros de plus par rapport au reste de la zone euro. A titre d’exemple, les personnes au Revenu de Solidarité Active (RSA) y restent toujours, même sept ans après qu’il ait officiellement remplacé le RMI.
En a-t-on pour son argent avec autant de dépenses? La réponse est dans la question: non. D’abord le sytème de santé, qui est exsangue, comme l’a montrée la crise du Covid-19. Nous ne sommes que 11ème sur l’espérance de vie des hommes en bonne santé dans l’Union européenne. Ensuite concernant la précarité: La France compte 27.000 sans-abris et 300.000 sans domicile fixe. Or, Emmanuel Macron avait promis qu’il n’y aurait plus de SDF en France dès la première année de son mandat. On connait la suite.
Les dettes d’aujourd’hui sont les impôts de demain
Au cours des dernières années, nous sommes le pays d’Europe à avoir le plus augmenté sa dette publique. Et cela est tempéré par les taux d’intérêts très bas.
Depuis le début du quinquennat Macron, la tendance de fond de l’économie française depuis trente ans s’est concrétisée dans le croisement des courbes entre le PIB – inflation comprise – et la dette publique (premier graphique). Ainsi, la dette publique a dépassé celui du PIB de 391,5 milliards d’euros. Et ce poids mort pèse dans les comptes de la zone euro (deuxième graphique).
Si pour la majorité actuelle, qui compte être celle de demain, la réduction de la dette reste une priorité, encore faut-il s’en donner les moyens. Et là dessus, le flou est complet.
Comment faire baisser la dette à l’horizon 2030 (la courbe bleue dans le graphique ci-dessous)? Selon la direction générale du Trésor, il faudrait tenir 1,4 % de croissance et limiter les dépenses publiques à +0,3% au dessus de l’inflation. Hautement improbable. A +2% de croissance des dépenses publiques (courbe violette) la dette deviendrait incontrôlable.
Le déficit commercial et la désindustrialisation
Le déficit commercial est de plus de 84,7 milliards d’euros en 2021, en hausse de 20 milliards par rapport à hier. Il était de 48 milliards d’euros en 2016. Il faudra 10 ans pour résorber ce déficit du commerce extérieur. En regard, l’Allemagne est à 183 milliards d’euros d’excédent commercial. Même l’Italie est sortie de son déficit de balance commercial depuis 2012.
La part de l’industrie française dans la valeur ajoutée de la la Zone euro a baissé à son plus bas historique, à 14,1%. Nous avons perdus en trente ans 2 millions d’emplois industriels. La France est 23ème dans le classement des pays ayant le plus de richesse par habitant.
L’emploi en trompe-l’œil
Sur le presque million d’entreprises créées en 2021, il y en a 90% d’entre elles qui ne comptent qu’un seul employé. De 1,9 à 2 millions de personnes ne sont pas comptabilisées comme chômeurs car elles n’ont pas effectué de recherches actives. En les réintégrant aux chiffres du chômage, on arriverait à un taux de chômage de 12%. Point fondamental, la France a un écart de 7 milliards d’heures travaillées en moins chaque année par rapport aux sept pays comparables au notre.
Conclusion
Quand viendra la facture pour les français? Est-ce que la Banque Centrale Européenne (BCE) va servir indéfiniment de parapluie face à la montée des taux d’intérêt? Est-ce qu’on va reconduire l’équipe de bras cassés à la tête de l’Etat?
Source des graphiques: Marc Touati, cabinet ACDEFI