Macron s’énerve à tort sur un journaliste du Figaro au Liban

Ce mercredi 2 septembre, Jupiter a lâché la foudre sur un grand reporter unanimement reconnu par ses pairs.
Au détour d’une image captée par l’équipe de LCI lors du deuxième déplacement de Macron au Liban en un mois, on a pu voir un Président de la république mettre en accusation gravement un journaliste du Figaro pour avoir simplement fait son travail, c’est à dire rapporter des propos pour informer son public (voir la phrase plus bas et l’article ici).

Ce qui est reproché à Georges Malbrunot, célèbre du grand public pour avoir été otage de l’Armée Islamique en Irak en août 2004, c’est de dévoiler les arrangements de Macron avec le Hezbollah. Rappelons qu’il s’agit d’une organisation terroriste islamiste fondée au Liban en 1982, où elle a le statut de parti politique, qui a tué 58 de nos parachutistes dans l’attentat du Drakkar pendant la guerre du Liban en 1983 et en France 7 personnes et blessé cinquante-cinq de nos concitoyens dans un attentat rue de Rennes en 1986.

“Ce que vous avez fait là, compte tenu de la sensibilité du sujet, compte tenu de ce que vous savez de l’Histoire de ce pays, est irresponsable. Irresponsable pour la France, irresponsable pour les intéressés ici, et grave d’un point de vue déontologique” (…) “Vous m’avez toujours entendu défendre les journalistes. Je le ferai toujours. Mais je vous parle avec franchise. Ce que vous avez fait est grave, non professionnel. Et mesquin.”

Emmanuel Macron, sur LCI, le 02/09/2020

Pour le grand reporter, qui s’est entretenu avec le Président après coup, même si l’attaque du Président ne peut être acceptée, l’incident est clos. Macron avait déjà qualifié de « bêtises » sans le nommer cet article plus tôt dans une conférence de presse. D’habitude ce genre de recadrage (NDLR: quand ils sont fondés, ce qui n’est pas la cas en l’espèce) se fait dans la discrétion, avant la publication d’article.

« Je suis très surpris de la virulence de cette attaque, qui est inacceptable et à laquelle j’ai répondu. Je me suis expliqué avec l’Élysée, pour moi l’incident est clos. »

Georges Malbrunot, cité par le Huff Post

Reste que l’ensemble des journalistes influents de France, au Figaro en premier lieu, ainsi que de nombreux responsables politiques, ont protesté contre cette ire présidentielle hors de propos.

L’ironie de l’histoire veut que la veille, Macron ait célébré la liberté de la Presse (NDLR: s’attirant d’ailleurs les foudres de la Turquie à ce titre) à l’occasion de l’ouverture du procès des attentats de Charlie hebdo et de l’Hyper Cacher pour la mettre en question le lendemain.

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