La majorité LREM atteinte du virus de l’implosion

Selon une information des Echos, la majorité Playmobil (qui vote comme un seul homme) de LREM pourrait voir un tremblement de terre en perdant sa majorité absolue à l’Assemblée Nationale. En effet, 58 députés, issus de l’aile gauche de la majorité, soit déjà parti, soit sur le départ ont annoncé leur désir de créer un neuvième groupe au Palais-Bourbon, dénommé « Ecologie, démocratie, solidarité ». Revenons sur la genèse du nouvel épisode du psychodrame coutumier du ‘nouveau monde ».

Parmi les noms, citons Emilie Cariou – qui est chargée de veiller à ce que les élus votent en fonction des consignes du parti, Aurélien Taché – qui a dû présenter des excuses à Jean-Michel Blanquer pour avoir critiqué ses propos sur le voile islamique et qui a comparé une fillette de 12 ans qui porte le voile à celle qui porte un serre-tête, Paula Forteza, Guillaume Chiche ou Cédric Villani – qui a tenu tête à Emmanuel Macron en maintenant sa candidature aux municipales à Paris, ou d’autres partis de gauche, des groupes Libertés et Territoires, d’anciens du Parti Socialiste (comme Delphine Batho) ou d’EELV,

Le credo des sécessionnistes selon la première mouture de leur profession de foi, est de «répondre à l’urgence écologique, moderniser la démocratie, réduire les inégalités sociales et territoriales». Cette cinquantaine d’élus souhaitent également faire voler en éclat les « dogmes budgétaires ». Cette idée, qui devait prendre forme au lendemain des municipales, a été retardée par la crise du Coronavirus. Voici ce qu’ils pensent de leurs anciens collègues macronistes:

« Notre groupe est indépendant, ne se situant ni dans la majorité ni dans l’opposition. Dans la gravité des circonstances, nous voulons être d’abord un groupe utile à la France« 


L’hémorragie continue

Le groupe LREM a déjà perdu 18 députés depuis le début de la législature (la dernière en date étant Martine Wonner, mise à pied), et que la sortie de la crise du Covid19 avait déjà suscité une tribune de Mathieu Orphelin, intitulée Le jour d’après, autour des thèses de Nicolas Hulot (qui a lui appartenu le gouvernement), cette nouvelle fait furieusement penser aux frondeurs de l’époque Hollande, qui avait éclaté en octobre 2012 suite à l’approbation du Pacte budgétaire européen. Car derrière cette initiative, il s’agit asussi de sanctionner « la mauvaise gestion politique et individuelle du groupe ».

La réaction des membres de la majorité fidèles au groupe des débuts ne s’est pas faite attendre sous forme d’une phrase sentencieuse de Gilles Le Gendre, patron des députés LREM:

« Ils sont dans une rupture de confiance avec le président et avec leurs électeurs« . (Gilles Le Gendre)

Un autre proche du président confie anonymement: « On peut encore obtenir que ce groupe soit un atout. Il permettrait de rééquilibrer le dispositif et de ratisser au-delà à gauche, ce que nous n’avons pas réussi à faire jusqu’ici. »

Actuellement, le groupe LREM présidé par Gilles Le Gendre a une majorité absolue de 296, dont 6 députés apparentés, mais peuvent compter sur l’appui des élus du Modem (46 parlementaires) et des députés Agir (27) pour atteindre les 289 voix nécessaires.
Les électeurs, eux, peuvent se demander pour quelle orientation idéologique ils ont voté en fonction de leur zone géographique: Peut-être qu’à l’avenir il faudra une carte rouge, verte et orange pour savoir ce que votre député LREM souhaite comme politique?

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